La série est terminée depuis plusieurs semaines et j’entame seulement les 5 derniers épisodes, la période estivale ayant commencé, l’activité du forum va se poser, je viens donc sur la pointe des pieds poster mon ressenti du 6x06.
Un épisode qui prend son temps et nous permet de voir se profiler le destin de certains personnages.
Pendant que Meera en ch*e pour transporter Bran loin des White Walkers, ce dernier semble enfermé dans ses visions, percevant, en accéléré, les grands évènements qui ont ou vont marquer l’histoire de Westeros mais aussi tout ce qui est en lien avec les White Walkers (comme la transformation des bébés de Craster). Alors qu’elle apparait à bout de force et que Bran – tout juste sorti de ses visions – l’informe qu’ils les ont retrouvés, l’apparition de Coldhands permet leur survie. Si son intervention auprès de Bran apparait logique - puisqu’il est, décrit, dans le livre, comme un émissaire de la corneille à trois yeux – cette dernière apparait un peu kitsch.
J’ai beaucoup aimé découvrir la famille de Sam. C’est reposant de voir qu’il y a encore des Maisons qui sont loin des complots et de la menace des White Walkers. C’est comme si rien avait changé, du coup, Sam voit la crainte de son père être ravivée, oubliant tout ce qu’il a réalisé depuis son intégration dans la Garde de Nuit. Vère / Gilly sait percevoir ses stratégies pour dissimuler sa nervosité, cela démontre à quel point ils se connaissent et c'est aussi ce qui rend ce couple attachant. J’ai trouvé sympa que les propos de Sam (concernant son sentiment de ne pas être le bienvenu) se voient être, la seconde d’après, complètement contredits par l’accueil hyper chaleureux de sa mère et de sa sœur
Leur authenticité et leur réel plaisir à revoir Sam et faire la connaissance de Vère / Guilly et du p’tit Samwell (qui leur a été présenté comme étant leur fils) en font de jolies personnes. Elles craquent littéralement pour ce dernier, il faut dire qu’il assure en leur envoyant ses plus beaux sourires. De son côté, Sam n'arrive pas à se détendre, demandant avec appréhension où se trouvent son père et son frère. Reste à voir si son anxiété est justifiée.
Par crainte pour Margaery, Tommen apparait complètement soumis au Grand Moineau d’autant que ce dernier le rassure en lui assurant que les Dieux seront cléments avec elle lors de sa marche d’expiation. En même temps, le peuple l'aime, c’est une réalité, pas une protection divine. Dès lors qu’il perçoit l’égarement de Tommen, le Grand Moineau le ramène vers la foi, allant jusqu’à lui proposer de voir Margaery afin de le convaincre de l’intérêt à le suivre (plutôt que sa mère). Il est clair, dans sa manière de lui demander si elle est bien traitée, que Tommen est très amoureux de sa femme alors que, de son côté, Margaery ne fait que jouer la comédie que ce soit dans son rôle de femme, que dans celui de convertie. Je trouve touchant que Tommen lui renvoie qu’elle n’a pas à changer, qu’elle a toujours été une bonne personne, cela prouve combien il croit en elle. Margaery, en mettant en avant sa prise de conscience de son habilité à sembler être vertueuse, démontre tout son art de la manipulation : non seulement elle arrive à convaincre Tommen de la suivre dans son engagement auprès du Grand Moineau mais aussi à persuader ce dernier de sa soumission à la religion des Sept.
Sam a mal au ventre à l’approche du repas familial, heureusement, voir Vère / Gilly en robe de lady lui permet d’oublier - le temps d’un instant - son angoisse de la confrontation avec son père et d'accumuler assez de courage pour se rendre à table. Vère / Gilly a toujours été sa force y compris dans le quotidien. Randyll Tarly est juste parfait, tout comme je l’imaginais et complètement en accord – pour le moment - avec le personnage de GRRM. J’ai adoré le long silence avant le début des hostilités, cela met encore plus d’intensité à ces dernières. On sent bien le décalage avec son père et son frère en lien avec un manque de passion commune (comme la chasse). Si son frère n’est pas hostile à leurs différences, son père, lui, ne cesse d’en tenir compte, les mettant en avant pour justifier son comportement envers lui. J’ai beaucoup aimé la solidarité féminine et les remarques ironiques sur les habitudes vieillottes de Randyll. Il est dommage que Sam ne fasse pas comme ces dernières, le fait qu’il cherche la reconnaissance de son père augmente encore plus l’aversion de ce dernier envers lui. Il aurait dû se servir en pain, ne pas le laisser l’intimider par rapport à son surpoids d’autant que ça ne l’a pas empêché de lui sauter à la gorge dès qu’il en a eu l’occasion. Randyll reste dans l’idée qu’être un homme, c’est savoir se battre, pas avoir le nez dans des livres (comme le font les mestres) et j’ai adoré que Vère / Gilly rappelle ce que Sam a réalisé depuis son entrée à la Garde de Nuit parce que – bien souvent – on oublie l’évolution de son personnage, on fait comme son père, on lui préfère un Jon ou une Daenerys. Le fait que son frère assure que les White Walkers n’existent pas démontre combien Westeros est encore loin de croire en la menace de ces derniers, les enjeux se trouvent, pour eux, à Port-Réal, pas au nord du Mur. S’il est jouissif de voir Vère / Gilly leur renvoyer qu’il est un plus grand guerrier qu’ils ne seront jamais, ses propos, concernant le lieu de certains évènements, interpellent Randyll qui comprend alors qu’elle est une sauvageonne. On peut comprendre sa réaction envers un peuple que les 7 couronnes ont combattu depuis des siècles mais elle apparait cependant démesurée voire grossière. Le manque de réactivité de Sam face aux insultes de son père démontre combien ce dernier a souffert toute son enfance de ce rejet. Face à son père, il redevient l’enfant qu’il a été, incapable de se défendre contre ses attaques. Heureusement, sa mère finit par se lever et emmène Vère / Gilly avec elle afin qu’elle n’ait pas à entendre ce type de propos et vivre une telle humiliation et je l’en remercie d’autant qu’elle lui renvoie, avec beaucoup d’élégance, que ce n’est pas Sam qui déshonore la famille, c’est lui qui se déshonore tout seul. Cela n’empêche pas Randyll de poursuivre, démontrant ainsi son incapacité à se remettre en question. Le fait qu’il mette en avant que, par respect pour sa femme, il gardera Vère / Gilly (pour travailler en cuisine) et l’enfant (pour l’élever) mais que, de son côté, il se doit de ne plus jamais revenir à Corcolline décide Sam à les garder auprès de lui, ne pouvant vivre loin d’eux (d’autant que Vère / Gilly est la seule à croire réellement en lui). Il quitte donc Corcolline en emportant, avec lui, l’épée familiale, non pas qu’il veuille faire ch*er son père, non pas qu’il pense qu’elle revienne au p’tit Sam mais parce qu’il en voit une utilité dans la bataille à venir avec les White Walkers. Il compte sans doute analyser l’acier pour pouvoir en réaliser d’autres ou tout simplement l’utiliser au bon moment.
Il est de bonne guerre qu’Arya rit à la mort de Joffrey, d’abord parce qu’elle est mise en scène d’une manière relativement drôle mais, en plus, il est la personne qu’elle déteste le plus puisqu’il est responsable de la mort de lady et celle de son père. Il apparait cependant clair qu’elle est touchée par le jeu de lady cigogne et qu’elle ne pourra donc pas la tuer. Je ne sais pas si ça lui permet de mieux comprendre Cersei de percevoir sa souffrance de mère mais c’est bien qu’elle prenne conscience de cette réalité parce que personne n’a le droit de dire qui doit vivre ou qui doit mourir. Cela ne veut pas dire qu’elle ne va pas se venger mais ça peut lui permettre de nuancer son regard (cela a déjà commencé avec le Limier). En attendant, elle repère combien la comédienne de Sansa est avide du rôle principal de lady cigogne et comprend donc que c’est elle qui a fait appel aux Sans-Visage. J’ai aimé que la réplique de GRRM - retirée lors de la scène de la mort de Tywin - soit mise dans la pièce de théâtre, c’est un p’tit clin d’œil sympa. Alors qu'Arya se prépare à quitter les loges – après avoir mis le poison dans la bouteille de rhum de lady cigogne - cette dernière l’interpelle, ayant, cette fois, remarqué sa présence et c’est ce qui va lui sauver la vie car on perçoit qu’Arya est touchée par son discours, par ce qu’elle est : une jolie personne. Il apparait clair qu’Arya utilise son vécu pour lui donner des pistes d’amélioration à réaliser dans la pièce : la colère, le désir de vengeance, c’est son mode de fonctionnement. Du coup, en essayant d’évoquer d’éventuels changements dans l’écriture, l’auteur se fâche et je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en pensant qu’il y avait un message de D&D dans les propos de ce dernier en lien avec les critiques des fans concernant leurs choix dans l’adaptation de l’œuvre de GRRM. Il est évident, après l’intervention d’Arya pour que lady cigogne ne boive pas le poison et la révélation de la personne qui souhaite sa mort, qu’elle ne peut plus rester chez les Sans-Visage (d’autant que la gamine abandonnée est témoin de la scène et que Jaqen a été clair : c’était sa dernière chance). En la voyant récupérer Aiguille, j’ai été, tout à la fois, émue (parce que signe qu’elle récupère pleinement son identité) et désorientée (parce que je ne vois vraiment pas quel peut être son avenir : impossible, pour moi, qu’elle devienne une lady, du coup, en dehors de la réalisation de sa vengeance, je ne vois pas ou alors elle rejoint Brienne pour devenir chevalier). Ce qui est clair, c’est qu’il va y avoir confrontation entre Arya et la gamine abandonnée et ça me gonfle. Je ne vois pas pourquoi Jaqen accepte que cette dernière assouvisse ce qui apparait être de la haine envers Arya, ça ne colle absolument pas avec les Sans-Visage et c’est hyper réducteur pour son personnage. J’suis furieuse parce que je suis certaine qu’Arya va remporter le combat et que j’ai franchement pas envie non seulement que la gamine abandonnée meurt (alors même qu’elle a démontré qu’elle était largement plus forte) et encore moins que ça permette à Arya de s’en sortir aussi facilement (j’vois déjà le coup de «
une vie pour une vie, ok, on est quitte, tu peux partir »). Je souhaite sincèrement que D&D me surprennent mais j’ai peu d’espoir. Non pas que je veuille qu’Arya meurt mais, au moins, qu’elle soit obligée d’être quelqu’un d’autre, de porter – en permanence - le visage d’un autre pour survivre aux Sans-Visage, pour qu’ils ne puissent pas la retrouver… bref, en voulant quitter les Sans-Visage, elle en devient un.
Jaime accueille l’armée des Tyrell et semble avoir aussi honte que nous lors du discours de Mace, qui – apparemment – est voué à rester le bouffon de la série. Je ne sais pas pourquoi D&D ont fait le choix de le rendre aussi pathétique parce que les femmes Tyrell ont suffisamment de tempérament pour lui voler la vedette sans en faire un personnage aussi ridicule. J’ai adoré le pied de nez du Grand Moineau, c’est juste énorme ce qu’il fait : en annonçant que Margaery ne réalisera pas sa marche d’expiation, il retire toutes les raisons aux Lannister et aux Tyrell de les attaquer. J’ai trouvé cette décision très habile et ce retournement de situation rondement mené mais je ne sais pas où veut aller Margaery en jouant dans son jeu : pense-t-elle l’utiliser pour en finir avec les Lannister, lui permettant ainsi de ne plus avoir Cersei dans les jambes (d’autant qu’elle ne peut avoir oublié que c’est elle qui a fait en sorte de donner, son frère et elle, au Grand Moineau) ou évite-t-elle juste un bain de sang. Il est clair cependant que la présence de son père et de sa grand-mère la touche, il doit être important pour elle de voir qu’ils aient envie de lui empêcher l’affront et l’humiliation d’une telle marche. Jaime sent, au discours du Grand Moineau, que le plan de ce dernier ne s’arrête pas là et il est génial de voir – même si j’ai le sentiment d’avoir été prise pour une nouille avec le trailer de la saison 6 qui promettait pas mal d’action, alors que, finalement, il n’y en aura que dans l’épisode 9 (lors de la bataille des bâtards) – combien Olenna et Jaime sont déconcertés lorsqu'il annonce que Margaery a expié ses fautes en apportant une âme dans la lumière des 7 : Tommen. Il peut jubiler, c’est un sacré coup de poker qu’il vient de jouer et il remporte – pour cette fois – la partie avec classe. Tommen ne fait pas le fanfaron (il sait très bien ce que sa décision représente pour les siens) mais se positionne dans le choix de suivre sa femme (plutôt que sa mère). Jaime, à défaut de pouvoir lui mettre une taloche, serre les dents quand le Grand Moineau déclare l’alliance sacrée entre la couronne et la foi. Tommen lui mangeant dans la main, il sait qu'il a le pouvoir. Du coup, Jaime - ayant attaqué la foi et, par ricochet, la couronne - se voit obliger de renoncer à son statut de lord commandant. Il est aussi en colère que ser Barristan à l’époque où Joffrey l’avait congédié et démontre autant de répartie lorsqu’il demande s’il se doit de marcher nu dans les rues (oui, oui, je le veux ! ) ou être enfermé dans le septuaire pour y être endoctriné.
C’est c*n mais je suis bien contente de revoir Walder Frey, il y a quelque chose en lui que j’aime, peut-être parce qu’il est un des derniers de la vieille génération à être encore en vie (je ne compte pas Kevan et Mace, ils n’ont aucun charisme) et que ça me renvoie à la qualité des acteurs et des storylines des premières saisons. Walder n’a pas changé, il est toujours aussi aimable avec ses proches
En même temps, il a de quoi être en colère, se faire reprendre Vivesaigues par le Silure, ça rend pas forcément plaisant d’autant qu’il a bien raison de rappeler que ce dernier aurait dû mourir lors des noces pourpres s’il n’avait pas eu l’idée de sortir de table et de disparaitre au bon moment sans que personne ne s’en aperçoive. Comme toujours Walder n’aime pas être la risée de tous, il exige donc de ses fils de récupérer Vivesaigues, mettant en avant que ça fait 300 ans que les Frey rêvent de ne plus avoir à lécher les bottes des Tully, ce n’est pas pour se faire reprendre ce qu’ils leur ont pris. On apprend que la fraternité lance des raids contre eux, du coup, ça renvoie forcément à LCP parce que, dans les livres, c’est à sa demande que les Frey sont exécutés. Je ne dis pas que son personnage va être mis en place mais c’est dommage car, là encore, ça perd du sens. En attendant, Walder Frey décide de prendre les choses en main en utilisant son otage, Edmure, pour décider le Silure à capituler et leur rendre Vivesaigues. J’aime, depuis toujours, Edmure. Il n’a pas le charisme de son oncle mais il a quelque chose de terriblement Tully qui me plait, il me renvoie une douceur qui change et laisse à espérer une évolution dans ce monde de brutes.
Définitivement, D&D me gonflent dans leur manière de traiter le personnage de Jaime. Alors même qu’il peut enfin reprendre la storyline du livre concernant le Conflants, ils le font passer pour un abruti qui vit comme une punition la décision de l’envoyer régler la problématique à Vivesaigues, monsieur se morfond de devoir quitter sa sœur chérie et fait l’enfant en mettant en avant le fait qu’il ne veuille pas y aller. Mais ce n’est pas tout, là où il refuse – dans le livre – de répondre à l’appel au secours de Cersei (en lien avec sa situation avec le Grand Moineau), c’est elle – dans la série - qui l’incite à partir, lui assurant ne pas avoir besoin de lui puisqu’elle va faire appel à Montagnestein pour son duel judiciaire ! Pendant que Jaime est décrit comme un hystérique, très couillon dans ses envies de vengeance, Cersei apparait calme et intelligente, le conseillant de montrer sa loyauté, de quoi me faire hurler de rage. J’ai même quitté la pièce lorsque qu’il se rue sur sa bouche, fou d’amour qu’il est encore et toujours pour elle. Jaime ne quittera pas Cersei parce qu’il a le désir d’être un lord commandant reconnu et estimable, il partira parce que son fils l’a expulsé de la Garde Royale et que Cersei l’incite à lui obéir en allant dans le Conflants. Bref, mon p’tit cœur souffre d’autant de manque de respect pour son personnage.
Même si les morts ne se reposent pas, ils ont cependant la délicatesse de laisser Meera et Bran se poser et se nourrir puisque, malgré le fait que ce dernier soit marqué, ils ne retrouvent pas le lieu où Coldhands les a conduits, nous permettant ainsi de découvrir sa particularité (= un mort qui n’est pas sous l’influence des White Walkers parce que les enfants de la forêt ont interrompu le sortilège) et son identité (= Benjen Stark). La saison 6 est définitivement celle du grand retour des Stark (on va d’ailleurs, au rythme où D&D massacrent les autres Maisons, finir qu’avec eux) et j’avoue que, si j’avais très envie de revoir Benjen, j’suis un poil déçu qu’il prenne le rôle de Coldhands parce que c’est une théorie qui a fait couler beaucoup d’encre et que je n’avais pas forcément envie qu’elle s’avère vraie (j'aurais préféré le voir dans les rangs de l’armée des White Walkers, histoire de nous foutre bien les boules). Cela retire beaucoup de l’aspect énigmatique de ce personnage. Il informe Bran qu’il est, à présent, la corneille et qu’il est prédestiné à faire face au roi de la nuit. Connaissant la puissance de ce dernier, j’suis pas certaine que ça lui fasse plus plaisir que ça.
La scène finale confirme le fait que la boucle est bouclée concernant Essos et que Daenerys est bien sur le départ. Alors, certes, il lui faut 1 000 navires mais, bon, on n’est pas inquiet, les Fer-Nés sont en route pour les lui proposer. En attendant, elle fait la branleuse sur Drogon et incite les Dothrakis à la suivre dans sa conquête de Westeros et du trône de fer. C’est terrible parce que sa manière de leur parler renvoie aux discours que pouvaient tenir les dictateurs pour persuader leurs hommes (et la population) de les suivre aveuglément. La tonalité de la voix, les mots choisis, tout y est. Un p’tit discours et les voilà tous transformés en fanatiques, convaincus qu’ils se doivent de l’aider à récupérer les 7 couronnes. Daario n’a pas l’air à l’aise, moi non plus (mais sans doute pas pour les mêmes raisons
).
Ça me ferait plaisir qu'elle échoue (oh zut...).
