1x03 de "
Lord Snow"
A peine arrivé à Port-Réal, Ned se voit convié à une réunion du Conseil restreint pendant qu’Arya et Sansa se doivent de s’installer. On sent, à sa demande à Jory (capitaine des gardes de Winterfell) d’accompagner ses filles, que sa confiance a fortement diminué depuis l’altercation entre Arya et Joffrey (qui a conduit à la mort de Lady et Mycah).
Il est accueilli dans la salle du trône par Jaime qui joue l’intimidation en lui disant qu’ils vont enfin pouvoir connaitre la rigueur du Nord et en dépréciant le rôle de la Main du Roi : «
The King shits and the Hand wipes ». Ned lui fait remarquer que, si son armure n’a pas d’égratignures, ce n’est pas parce qu’il est bon au combat mais parce que non seulement il choisit ses ennemis mais en plus il est fourbe. On apprend alors que le frère et le père de Ned ont été brûlés par le Roi Fou (Aerys Targaryen) sous le regard de 500 hommes (dont tous les chevaliers des 7 couronnes) qui n’ont pas bougé pour les aider. Il est difficile de percevoir si Jaime était du côté des STARK ou pas mais il semble avoir réellement été choqué par le rire du Roi Fou lors de la mort de ces derniers et que c’est ce qui l’a motivé à leur rendre justice en tuant le Roi. Le fait que Ned dévalorise ce geste qu’il décrit comme méprisable (puisque réalisé en traitre : coup d’épée dans le dos) blesse Jaime qui ne comprend pas pourquoi il n’a pas la reconnaissance de ce qu’a permis ce geste. Ned lui rappelle que les LANNISTER ont servi le roi Fou tant que c’était sans danger et que ce n’est que lorsqu’ils ont senti le vent tourner, qu’ils sont intervenus.
Lors de son entrée auprès du Conseil restreint, Ned met tout-de-suite en avant ce qu’il est et la manière dont il veut exercer son rôle de Main du Roi. En montrant qu’il ne servira pas pour servir, qu’il le fera en ne perdant pas de vue ses valeurs, il se met en danger.
Le Conseil restreint est composé de Varys qui est eunuque et qui apparait très lèche-botte : «
I was grievously sorry to hear of your troubles on the Kingsroad. We are all praying to Prince Joffrey’s full recovery”. La réponse de Ned est d’ailleurs cinglante : “
A shame you didn’t say a prayer for the butcher’s son”. Renly, le frère du Roi, avec lequel il semble s’entendre et dont le regard, l’étreinte et les mots apparaissent sincères et authentiques. Baelish qui, d’entrée de jeu, lui fait entendre que Catelyn et lui se connaissent puisqu’il s’est battu en duel avec le frère de Ned (Brandon) pour cette dernière, on sent beaucoup de tensions entre les deux hommes mais aussi et surtout le vice que dissimulent les sourires de Baelish. Grand Maester qui ne bouge pas quel que soit le Roi puisqu’il servait déjà le précédent.
Ned comprend que le Robert ne s’occupe pas des « petites affaires » dont il laisse la gestion à sa Main et au conseil restreint. Il découvre aussi qu’il réalise beaucoup de dépenses pour des tournois (qui n’ont pas forcément lieu d’être) et que l’endettement de la couronne se monte à 6 millions (dont 3 millions empruntés à Tywin LANNISTER) : «
The master of coin finds the money. The king et the Hand spend it » (Baelish). Ned défend Arryn, l’ancienne Main du Roi, en mettant en avant le fait qu’il n’aurait pas laissé Robert ruiner le royaume. Grand Maester précise cependant que, si la Main du Roi conseille sagement et prudemment, le Roi ne l’écoute pas forcément. Ned se positionne et prend alors la décision de ne rien organiser tant qu’il n’aura pas évoqué le problème à Robert. On voit qu’il ne s’en laisse pas conter et on sait déjà que cela le met d’autant plus en danger que chacun trouve son compte dans la manière de régner de Robert et qu’ils n’ont pas forcément envie que quelqu’un change les choses.
Cersei tente de réconforter Joffrey en lui faisant remarquer que les Rois se doivent d’avoir des cicatrices et que celle du loup garou d’Arya montre qu’il s’est battu avec et qu’il est donc un guerrier. On perçoit, à la réaction de Joffrey, combien, comme leur père, Sansa et Arya sont en danger. Ce dernier a bien compris qu’il n’y avait rien de guerrier à subir l’attaque d’un loup et de ne faire que crier lors de cette dernière, et, le fait que les deux sœurs en aient été témoin le condamne à passer pour un faible. Cersei sait cependant comment tourner les choses à son avantage : il a tué le loup et épargné Arya grâce à l’estime que son père à pour le sien. Sa phrase, lorsque Joffrey essaie de la contredire, apparait terrible parce que finalement réelle : «
Someday you’ll sit on the throne and the truth will be what you make it ». Si Cersei fait tout pour que Joffrey se sente au mieux, elle lui intime cependant d’épouser, malgré son humiliation d’avoir été vu par cette dernière en position de faiblesse, avec Sansa STARK. Et à travers cette demande, elle lui fait entendre qu’un peu de bienveillance peut lui être utile tout au long de sa vie. On sent Cersei beaucoup plus pertinente que Joffrey dans sa réflexion du pouvoir mais elle reste très dure dans son regard sur autrui : «
Everyone who isn’t us is an enemy ».
Arya, de son côté, est dans le même état d’esprit que Joffrey : en colère. Elle en veut à ce dernier d’avoir menti et fait tuer son ami Mycah. J’aime que Ned prenne le temps de discuter avec elle. S’il la rejoint concernant l’injustice de la mort de Mycah, il lui fait aussi comprendre qu’il est parfois nécessaire de se comporter comme Sansa (mais on sait déjà qu’Arya est droite, honnête, authentique, impulsive et franche et, par là-même, incapable de mettre de la finesse et de la tempérance dans son comportement) et que cette dernière est dans l’obligation de se comporter ainsi avec Joffrey puisque vouée à l’épouser. Et on voit combien il est troublé lorsqu’elle lui demande pourquoi il laisse Sansa épouser un garçon comme Joffrey. Ned découvre qu’Arya possède une épée et on perçoit, dans son attitude, combien il est fier de la volonté de cette dernière à connaitre le maniement des armes. Comme Cersei à Joffrey, Ned évoque l’arrivée de l’hiver : pour Cersei, il est nécessaire de conserver ses forces pour affronter ce dernier, pour Ned, il est essentiel de se protéger les uns les autres pour survivre à ce dernier. Et si, pour Cersei, autrui est un potentiel ennemi, pour Ned, aussi et il rappelle la nécessité de ne pas se battre entre eux pour être plus fort face à l’ennemi.
J’ai beaucoup aimé ce parallèle mère/fils LANNISTER et père/fille STARK.
L’hiver est encore abordé par cette vieille servante qui, à la demande de Bran, lui conte une histoire qui fait peur. Elle le nomme « enfant de l’été » et lui fait entendre qu’en cela, il ne peut pas connaitre la peur. Comme Bran, on est curieux de connaitre en quoi l’arrivée de l’hiver apparait terrifiante et on regrette que Robb interrompt le discours de cette dame car on était collé à ses lèvres, on était complètement dans ce qu’elle racontait en particulier concernant les marcheurs blancs.
Si Robb cherche à connaitre la vérité sur la chute de Bran (et ainsi savoir le nom de leur ennemi), ce dernier est plus préoccupé par la conséquence de sa chute : la perte de ses jambes (paralysie). Et on comprend combien il lui est difficile de vivre un tel handicap lorsqu’il avoue à Robb qu’il aurait préféré la mort.
Catelyn est interceptée, dès son arrivée à Port-Réal, par Baelish et cela renvoie au fait que ce dernier est au courant de tout et accentue notre sentiment qu’il est pervers (dans sa manière de procéder) et que son amour non réciproque pour Catelyn ne peut qu’être un danger dans son rapport à Ned. La colère de Catelyn démontre d’ailleurs combien elle est consciente de l’aspect inadapté de sa démarche. Baelish tente alors de passer pour un bienfaiteur en lui assurant qu’il n’a voulu que lui offrir un lieu de protection. Varys lui demande à voir le poignard mais, c’est Baelish qui le reconnait et donne ainsi le nom du propriétaire : Tyrion. Or, je ne peux pas croire que ce dernier soit l’investigateur de cette tentative d’assassinat donc soit Baelish tente de faire accuser le seul LANNISTER qui ne soit pas responsable des derniers évènements et ainsi retirer toute forme d’entente entre les STARK et les LANNISTER, soit Cersei et Jaime ont choisi de le faire accuser en cas d’échec. Vu que Cersei semble protéger les siens et que Tyrion en fait partie, je penche plus pour la première option.
Sans compter que je n’aime pas la manière dont Baelish annonce à Ned que Catelyn n’est pas à Winterfell : je trouve cela provocateur dans le sens où il laisse entendre qu’il en sait plus que lui sur sa femme. J’aime que Ned lui montre qu’il n’est pas dupe, qu’en l’emmenant chez lui et en lui offrant sa protection, il cherche à gagner sa confiance (qu’il n’a pas). Et, si Baelish ne trahira pas Catelyn, je pense sincèrement qu’il fera tout pour trahir voire se débarrasser de Ned puisqu’il lui en veut de lui avoir pris cette dernière. Si Catelyn est persuadée que leurs ennemis sont les LANNISTER, je rejoins Ned dans son idée que ces derniers ne sont pas les seuls à l’être. Et, le fait qu’il souhaite avoir des preuves (avant de dénoncer qui que ce soit) est louable. Leur séparation est touchante parce qu’on perçoit tout leur amour en particulier dans leur baiser qui sonne, malheureusement, comme un baiser d’adieu.
De son côté, ayant attisé la jalousie de ses nouveaux compagnons en les battant facilement au combat, Jon se retrouve menacé par ces derniers et se voit être sauvé par Tyrion qui leur assure qu’ils seront tous empalés par la Reine, sa sœur, s’ils le touchent. En leur faisant comprendre qu’ils sont dans la même galère et qu'ils doivent s'entreaider, il leur permet même de devenir amis.
Pendant que Tyrion fait la connaissance de Yoren avec lequel il prend plaisir à converser et rire (et qui va devenir son compagnon de route), Jon découvre l’autre côté du Mur avec son oncle Benjen (1er patrouilleur). La scène est émouvante parce qu’on vit cette découverte en même temps que lui.
Même si Tyrion reconnait le rôle de la Garde de Nuit (= protéger et permettre à autrui de profiter des jours d’été), il ne croit pas à ce qu’on raconte sur les marcheurs blancs. On perçoit cependant son trouble lorsque Benjen lui assure que ce ne sont pas les sauvageons qui l’empêchent de dormir la nuit (parce qu’ils sont fait de chair et de sang et qu’ils peuvent, par là-même, être tués) insinuant ainsi que les marcheurs blancs existent vraiment. Ces propos sont confirmés par Lord Commandant et Mestre Aemon qui lui expliquent que l’hiver qui arrive sera long, qu’il apportera les ténèbres et que les sauvageons sont de plus en plus nombreux au sud car ils fuient les marcheurs blancs. Ils lui font part de leur inquiétude par rapport à la garde de nuit qui n’est plus constituée que de jeunes indisciplinés et de vieillards pas assez nombreux et armés pour pouvoir protéger les autres châteaux du Mur. Ils appellent donc Tyrion à en parler au Roi Robert afin qu’il les aide.
On perçoit, au départ de Tyrion, que Jon s’est attaché à lui et qu’il lui fait suffisamment confiance pour lui demander, s’il s’arrête à Winterfell, de dire à son frère Bran qu’il lui manque et qu’il viendra le voir s’il lui est possible de le faire. La réponse de Tyrion lorsque Jon lui fait part que ce dernier restera estropié à vie est terrible mais, en même temps, criante de vérité : «
If you’re going to be a cripple, it’s better to be a rich cripple ».
Depuis qu’elle sait que Bran s’est réveillé, Cersei panique à l’idée qu’il puisse se souvenir de ce qu’il a vu et le dire à son entourage. La réponse de Jaime montre combien ce dernier lui est dévoué : «
The boy won’t talk. And if he does, I’ll kill him. Him, Ned Stark, the king – the whole bloody lot of them, until you and I are the only people left in this world”.
On apprend que le valet de Robert n’est autre que Lancel LANNISTER, cousin de Cersei, Jaime et Tyrion. On sent, à ses nombreuses réflexions, que Robert n’apprécie pas le fait d’être cerné par les LANNISTER et en profite pour humilier Jaime en particulier concernant son statut de régicide, ce qui est une manière de lui dire qu’avec un tel geste, il ne peut pas, en tant que Roi, lui faire confiance. Mais Jaime ne se démonte pas et lui rappelle, à travers la dernière phrase du Roi Fou, ce que ce dernier était en train de leur faire subir et, par là-même, l’aide que leur a permis son geste aussi traitre soit-il (par derrière et alors que son père était la main du roi) : «
He said the same thing he’d been saying for hours… Burn them all »
De l’autre côté de la mer, Daenerys commence à prendre des initiatives, à imposer ses idées. Ser Jorah lui fait remarquer qu’elle parle, à présent, comme une Reine et j’aime la réponse de Daenerys : «
Not a Queen. A Khaleesi ». Viserys, qui reste dans l’idée qu’il est le Roi légitime, voit son émancipation d’un mauvais œil et lui rappelle qu’il n’a pas d’ordres à recevoir d’elle. Mais, il parait clair, à la réaction des Dothrakis, qu’il n’aura plus son mot à dire et si elle ne leur avait pas imposé le fait de ne pas le toucher, il serait mort. J’ai aimé le fait que Ser Jorah se positionne du côté de Daenerys en ignorant la demande de Viserys d’intervenir en sa faveur. On voit combien il prend plaisir à s’intégrer aux Dothrakis, à partager et échanger sur leur culture respective en particulier en matière d’armes, de techniques de combat. Lors d’une discussion avec Rakharo, il lui confie qu’il a trahi son père (qu’il décrit pourtant comme un homme d’honneur).
Daenerys apprend de sa camériste qu’elle est enceinte. Et si cette nouvelle l’enchante et montre combien elle est, à présent, épanouie et amoureuse de son mari, il semble qu’elle ébranle Ser Jorah et on ne peut que se demander pourquoi, suite à l’annonce de cette grossesse, il se rend à Qohor.
De son côté, Arya prend son premier cours d’escrime avec un maitre d’arme, Syrio Forel, qui apparait parfait pour elle ! Et je trouve amusant que, pour une fois, elle se défende d’être une fille, elle, qui, habituellement, n’aime pas s’en vanter ! On voit combien Ned est fier de sa fille lorsqu’il la perçoit en train de réaliser ce premier cours mais aussi inquiet de ce que cela lui renvoie comme violence.