J'arrive bien après la guerre mais, comme on dit, il n'est jamais trop tard
L’épisode reprend là où le dernier s’est arrêté, à l’enlèvement de Tyrion. Une scène très courte où l’on voit Jorah se procurer une embarcation et, au vu de la taille de cette dernière, le voyage jusqu’à Meereen va être long ! Rien de bien passionnant pour le moment si ce n’est que Jorah est déterminé et Tyrion un brin angoissé par son devenir.
De son côté, Jaime se dirige vers Dorne sur un navire marchand et, comme je suis très fleur bleue, j’aime la référence à Brienne à travers l’île aux saphirs et le regard de Jaime lorsqu’il la découvre, cela renvoie à la manière dont Brienne prend soin de l’épée de ce dernier : chacun pense à l’autre et cela est montré d’une manière subtile. En tout cas, c’est une bien jolie île pour vivre loin des tumultes de Port Réal
Bronn s’interroge, à juste titre, sur la raison de leur expédition et le fait qu’il valide l’aspect suicidaire de cette dernière permet une crédibilité à une situation qui ne l’est pas forcément. De même, le fait que les dialogues collent bien aux personnages aide à ne pas trop sombrer dans l’abîme. Ce qui m’a ennuyée, c’est lorsque Jaime laisse entendre qu’il ait envie de tuer Tyrion (suite à l’assassinat de leur père) parce qu’à aucun moment, dans le livre, cela est évoqué : il culpabilise mais il n’est pas dans la vengeance. Depuis sa rencontre avec Brienne, il ne cesse d’évoluer, d’être en quête de réhabilitation. Du coup, son image est encore entachée puisque beaucoup de non lecteurs sont fans de Tyrion et ne veulent donc pas le voir mourir. C’est d’autant plus frustrant que, dans le livre, c’est Tyrion qui ne cesse de ruminer son désir de tuer Jaime suite à son aveu concernant Tysha. C’est lassant de voir le personnage de Jaime faire un pas en avant pour, dans la scène suivante, en faire trois en arrière. Après, il est clair que ce type de ressentiment peut s’entendre.
Du côté de Port-Réal, Cersei continue à gouverner comme un nouille, en pensant être la plus fine. Mace, aussi stupide soit il, met pourtant en avant une réalité à ne pas négliger : les dettes de la couronne auprès la Banque de Fer. Or, même si ça lui permet de se débarrasser de lui, je ne suis pas certaine qu’il soit le plus habilité à aller négocier avec cette dernière : s’il en a le rang, il n’en a pas (dans la série) l’intelligence. Ses choix sont mauvais parce qu’elle ne pense pas au royaume mais à sa problématique propre et, comme elle est convaincue d’être capable de gouverner seule, elle n’écoute qu’elle : le Conseil Restreint se voit donc être en voie de disparition. De même, si je comprends qu’elle cherche à créer sa propre armée, il est terrible de voir Cersei donner le bâton pour se faire battre en armant les moineaux parce qu’il est clair que, derrière son humilité, le Grand Moineau est intransigeant et qu’elle ne va pas pouvoir le diriger comme elle veut. On perçoit d’ailleurs combien ce dernier, au fond, jubile de ce pouvoir immense qu’elle est en train de lui conférer d’autant qu’elle l’autorise à punir aussi les nobles. Le fait qu’elle pense être à l’abri (parce qu’alliée avec lui) est juste énorme d’autant qu’il met en avant que les pêcheurs sont tous égaux devant les dieux. J’adore que la première chose que les moineaux fassent c’est de détruire les barils d’alcool parce que ça renvoie forcément à Cersei (et son éthylisme) et je me dis que, même si, pour le moment, c’est Loras qui est attaqué, ça pue du c*l pour elle ! C’est dommage, pour une fois que ce dernier est mis en avant autrement qu’à travers sa sexualité, il se voit être mis au cachot. Remarquez, c’est peut-être ce qui va permettre au personnage de retrouver un peu de sa consistance.
La colère de Margaery est immédiate : en emprisonnant son frère, Cersei a déclaré ouvertement la guerre et il est clair qu’elle ne va pas se laisser faire ! Le fait que Tommen ne soit ni concerté, ni informé des actions de sa mère démontre à quel point il est un pantin. Du coup, Margaery est dépitée mais elle se voit obligée de modérer ses propos pour ne pas perdre sa confiance et son emprise sur lui et ainsi le faire agir en sa faveur. Il est terrible de voir cet enfant tenter de s’affirmer auprès de sa mère alors même qu’elle se moque de son ressenti. Ce qui est troublant, c’est que Cersei est hantée par la prophétie, qu’elle n'agit qu'en pensant empêcher cette dernière de se réaliser et qu’elle envoie Tommen faire valoir son statut de roi auprès du Grand Moineau sans même redouter qu’étant le fruit de sa relation incestueuse avec Jaime, il puisse connaître le même sort (voire pire) que Loras. Bref, elle met elle-même son fils en danger. Le fait que Tommen n’obtienne pas audience auprès du Grand Moineau montre combien les moineaux se fichent du statut (puisqu'ils ne répondent qu’aux dieux). L’interprétation de
Callum Wharry est très juste tant dans son impuissance que son appréhension en lien avec l’émergence d’un doute face aux accusations de cet homme. Je trouve la décision de Tommen de partir pertinente et sa manière de le faire - laissant entendre qu’il trouvera un autre moyen - relativement classe. Margaery a beau lui assurer qu’il est le roi et qu’il a donc tous les droits, sachant qu’il n’est pas légitime, il a raison de ne pas se faire remarquer. Du coup, elle se décide à écrire à sa grand-mère, ce qui est plutôt une bonne nouvelle : les répliques et la pertinence d’Olenna me manquaient !
Selyse continue à faire part de sa frustration à ne pas avoir eu un garçon pour offrir un héritier à Stannis sauf qu’elle est la seule à être frustrée, ce dernier étant très attaché à sa fille. Alors, je ne sais pas si Shôren va survivre (d’autant que Mélisandre, en la défendant, laisse entendre qu’elle a du sang royal qui coule dans ses veines et qu’elle peut donc en avoir besoin) mais, contrairement à sa mère, je ne la perçois absolument pas faible, je trouve qu’elle a une grande force en elle et je ne saurais dire pourquoi mais je la vois aller loin. Beaucoup de scènes renvoient à la saison 1, là, en l’occurrence, le discours de Stannis concernant l’honneur de Ned (en lien avec la naissance de Jon) renvoie à celui de Robert
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et nous permet de nous diriger progressivement vers l’hypothèse que ce dernier n’est peut-être pas le bâtard de Ned.
Hypothèse qui est reprise dans la scène entre Mélisandre et Jon qui apparaît, selon moi, maladroite dans la réalisation puisqu’elle donne le sentiment d’un mauvais film érotique. Cela est dû à la capacité de Mélisandre à ouvrir ses robes (conçues apparemment à cet effet) aussi vite que les manteaux des exhibitionnistes. C’est dommage parce que, du coup, on perd du discours de cette dernière
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qui est en lien avec la naissance réelle de Jon puisqu’elle laisse entendre qu’il est bien plus important qu’il ne le pense
. Après, même si j’ai compris qu’elle souhaitait, à défaut d’avoir Jon à ses côtés pour l'aider dans la bataille (pour récupérer le nord), reproduire une ombre, il y avait d’autres moyens comme, par exemple, suivre le livre en laissant Jon conseiller à Stannis de s'allier aux Clans des montagnes du Nord afin de renforcer son armée, en plus, il serait moins passé pour un rapiat auprès de ce dernier qui se voit repartir sans aucune aide de sa part. Bref, non seulement le comportement de Mélisandre lasse mais, en plus, ça n’aide pas à mettre en valeur le charisme de Jon qui, même s’il finit par la repousser et faire l’apologie d’Ygrid, a bien bavé sur son sein. Fâchée d’avoir été repoussée, Mélisandre quitte la pièce en lui balançant la phrase fétiche d’Ygrid : «
You know nothing Jon Snow ».
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Ce qui renvoie, au cas où on n’aurait pas encore compris, à l’hypothèse qu’il n’est pas ce qu’il pense être.
Je ne sais pas si les courriers de Samwell aux lords de Westeros (demandant des hommes et des vivres) vont avoir l’impact escompté mais j’ai aimé que l’on rappelle que c’est une démarche réalisée par ce dernier parce qu’il fait quand même pas mal de choses pour la Garde de Nuit et préparer la bataille à venir et c’est bien de le montrer. J’ai d’ailleurs aimé la manière dont il est arrivé à faire accepter à Jon de signer le message adressé à Roose Bolton lui rappelant que, faisant partie de la Garde de Nuit, il se devait de ne servir que cette dernière, ne pas tenir compte des évènements et ainsi faire abstraction de ce que Roose avait fait à sa famille d’autant qu’étant, à présent, le gardien du nord, ce dernier était le plus susceptible d’envoyer le plus d’hommes, ce dont je doute fort quand on perçoit ses préoccupations actuelles !
Même si elle me fait redouter la mort prochaine de Stannis (les mots d’amour étant souvent synonymes de mort), j’ai trouvé la scène entre ce dernier et Shôren extrêmement touchante. Sa manière de lui dire combien il l’aime à travers son refus de l’abandonner et le combat qu’il a mené pour la sauver de la léprose (dont il se sent coupable puisque contractée après s’être caressée la joue avec la poupée qu’il lui avait offerte) était très jolie. S’il lui est difficile de montrer ses émotions, ses mots, eux, font mouche : j’ai été aussi émue que Shôren. J’aime ce type de scène parce qu’elle permet de mieux percevoir les affects des personnages et que c’est aussi cette sensibilité / psychologie humaine qui me fait aimer GoT (et encore plus ASOIAF ! ).
J’ai aimé, là encore, la référence à la saison 1, à travers cette scène où Sansa ramasse le plume déposée par Robert sur la sépulture de Lyanna. Ça rappelle que D&D ne perdent pas le fil de l’histoire (même s’ils s’éloignent fortement de celle de GRRM). C’est touchant de voir Sansa rendre hommage à ses ancêtres, à ceux qui ont fait sa Maison sachant qu’elle était celle qui semblait y être le moins attachée. C’est ce qui fait que, même si la voir revêtir le rôle de Jeyne Poole me fait frémir d’angoisse pour elle, je continue à aimer l’idée de la voir à Winterfell.
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D&D continuent à aiguiller, subtilement, les non lecteurs sur la naissance de Jon
en évoquant le tournoi de Harrenhal et l’affront de Rhaegar à avoir dépassé sa femme pour aller offrir une couronne de roses d’hiver à Lyanna qui était la promise de Robert. Comme Littlefinger le dit très bien, la m*rde a commencé suite à cet affront et j’aime son sourire en coin quand Sansa évoque la version officielle de l’histoire (= kidnapping et viol de Lyanna) parce que ça valide le l’idée que ce n’est pas la vraie histoire. Ça permet aussi de comprendre combien Robert et Cersei ont dû souffrir d’être mariés ensemble alors même qu’ils étaient l’un destiné à Lyanna, l’autre à Rhaegar dont ils étaient très amoureux. De quoi devenir aigris. La photographie, le lieu, tout était parfait dans cette scène.
En ce qui concerne le retour de Littlefinger à Port-Réal, il me semble improbable que Cersei ne soit pas au courant de ce qui se trame à Winterfell parce que, même si elle ne bénéficie plus des oisillons de Varys, une nouvelle telle que la présence de Sansa à Winterfell ne peut, selon moi, que se savoir, c’est peut-être ce qui fait qu’elle le fait revenir à Port-Réal, ce serait plus cohérent. Sansa panique à l’idée de se retrouver seule avec la famille Bolton et on ne peut que la comprendre lorsqu’on sait ce qui l’attend. Même si Stannis a, en effet, l’intention de libérer Winterfell, je ne suis pas certaine qu’il le fasse avant les évènements à venir (d’autant qu’il n’a pas encore quitté Châteaunoir) et j’appréhende donc ces derniers parce que je reste sur mon idée que Sansa, si elle a appris l’art de la manipulation, n’a cependant pas les armes pour affronter la perversité de Ramsay, la manipulation n’ayant aucun impact sur les pervers. Sa froideur quand, après son baiser, elle renvoie à Littlefinger le fait qu’elle sera une femme mariée à son retour - laissant entendre qu’il n’aura plus le droit de l’embrasser - est légitime parce que, même s’il s’en défend, il lui impose un mariage avec un monstre et rien que pour cela, ses baisers, il peut se les garder ! Après, j’ai beaucoup aimé son émotion lorsqu’il lui évoque le fait qu’elle est la dernière Stark en vie et qu’elle ne peut donc qu’être nommée gouverneur du nord par Stannis parce que, là encore, c’est terriblement symbolique dans l’évolution de Sansa.
La discussion entre Bronn et Jaime sur la manière de mourir ne fait que confirmer l’aspect suicidaire de leur mission et ne présage rien de bon, à court terme, pour Bronn
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(qui semble avoir endossé le rôle de ser Arys du Rouvre)
et, à long terme, pour Jaime (qui met en avant son désir de mourir dans les bras de la femme qu’il aime, ce qui me renvoie à mon appréhension de le voir mourir dans ceux de Brienne parce que, même s’il n’en a pas encore complètement conscience, elle est la femme de sa vie). Du coup, j’suis plutôt contente que Bronn lui demande si cette dernière voudrait la même chose que lui parce que je ne pense pas que Brienne ait envie de vivre un énième échec en voyant l’homme qu’elle sert (et qu’elle aime) mourir dans ses bras et je me raccroche à cette réalité pour croire encore en un happy end Jaime / Brienne. Percevoir le désir de paternité et de quiétude de Bronn m’a touchée parce que je reste sur mon idée qu’il va mourir bientôt et que ça me fait ch*er pour lui. Bon, après, il faut que je relativise : dans le livre,
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il est toujours en vie et est père d’un p ‘tit Tyrion
Et puis, comme pour Grenn, sa mort devrait être héroïque (parce qu’un combat avec Areo l’est forcément), du coup, ben, il sortira par la porte des grands.
Même si nous sommes à la limite du risible, les dialogues restent relativement cohérents (par rapport à la personnalité des personnages), ce qui ne veut pas dire que D&D vont réussir à bien mener cette storyline parce qu’elle semble fragile. Si Jaime est loin d’avoir recouvré toute sa dextérité, je suis heureuse qu’il soit sorti vainqueur de son combat (en utilisant, comme lui a appris Bronn, sa main en or) parce que ça m’aide à croire en sa capacité à survivre au monde cruel de GoT.
Je ne peux pas cacher ma déception concernant les Aspics dont j’attendais l’entrée et qui apparaissent à la limite de la caricature et bien loin du charisme que je leur avais donné à la lecture du livre mais je me dis qu’elles viennent seulement d’apparaitre et que je me dois donc d’être tolérante en attendant d’en voir un peu plus. La scène a le mérite de montrer qu’elles sont déterminées (à aller à l’encontre de Doran) et dangereuses (dans leur manière de procéder) et de confirmer le plan d’Ellaria : déclencher la guerre Dorne / Port-Réal à travers Myrcella. Bref, la course après la montre pour kidnapper cette dernière est lancée.
Tyrion apparaît toujours aussi casse-cou*lle, du coup, quitte à ce qu’il fasse du bruit, Jorah décide de le débâillonner pour qu’il puisse y avoir un dialogue réel et non des sons inarticulés. Et j’avoue que c’est mieux ainsi, cela permet des répliques cyniques à souhait, avec un Jorah plus ours que jamais
Je comprends la réaction de Tyrion quand ce dernier lui apprend qu’il ne l’emmène pas auprès de sa sœur mais de Daenerys parce que, comme il lui dit très bien, il n’avait pas besoin de s’ennuyer à le kidnapper, il suffisait qu’il le suive puisqu’il se rendait auprès d’elle. Au jeu des devinettes, Tyrion s’avère fort puisqu’il réussit, avec très peu d’indices, non seulement à identifier son ravisseur mais aussi les raisons de son kidnapping : se racheter auprès de Daenerys pour l’avoir espionné pour le compte de Varys. Et, je le rejoins sur le fait qu’il est tout autant probable qu’elle l’exécute plutôt que lui, parce que je ne suis pas certaine que Daenerys soit dans la capacité de lui pardonner ainsi, d’autant qu’il lui fait l’impertinence de revenir alors qu’elle a exigé de ne plus jamais le revoir. Percevoir Tyrion comme sa meilleure chance pour revenir auprès d’elle démontre combien Jorah souffre de son bannissement. En même temps, il n’a plus rien à perdre. Même si elle apparaît gratuite, j’ai aimé qu’il en mette une à Tyrion, ça m’a fait autant de bien qu’à lui parce que ça fait longtemps que je pense qu’il faut qu’il apprenne à se taire pour évoluer.
Après Littlefinger dans la crypte de Winterfell, c’est au tour de Barristan d’évoquer Rhaegar. Le fait qu’il le décrive comme un homme attentif aux besoins de la population, dans le rejet de la violence et dans l’empathie envers autrui démontre qu’il ait peu probable qu’il ait kidnappé et violé Lyanna.
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Il semble alors qu’ils aient fui, ensemble, pour vivre pleinement leur amour (et que Jon soit né de ce dernier).
Hizdahr zo Loraq continue à me plaire (plus que celui du livre) et, même si je ne suis pas pour les arènes, je trouve pertinente la manière dont il en parle, les replaçant dans le contexte de sa culture et, si cela parait inconcevable pour Daenerys, il est clair qu’il a raison lorsqu’il lui dit que cela peut être une manière de réunir les anciens esclaves et les anciens maitres puisqu’en dehors de la tradition, ils n’ont rien en commun. Si Daenerys veut faire évoluer cette dernière, il est important qu’elle le fasse progressivement.
La fin de l’épisode ne fait qu’accentuer mes soupçons envers Daario sur le fait qu’il joue double jeu, qu’il est en train de trahir Daenerys parce que c’est quand même étrange qu’il éloigne, à ce moment là, Barristan de cette dernière. Il donne le sentiment d’avoir fait en sorte qu’il se retrouve, avec Ver Gris, dans la rue. Alors, si je reste persuadée que ce dernier va s’en sortir (début de romance avec Missandei oblige), je crains que Barristan n’ait pas cette chance et même si, dans le livre, on sent qu’il n’en a plus pour très longtemps, il bénéficie de très bons passages et je serais terriblement frustrée s’il venait à mourir avant ces derniers. J’aurais un sentiment d’inachevé et de bâclé concernant son personnage. Affaire à suivre donc.